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Monday, May 26, 2014

OGM. Un labo de recherche fait de la résistance - Economie - Le Télégramme


C'est l'unique laboratoire de recherche sur les organismes génétiquement modifiés en France, où la culture du maïs transgénique a été interdite. À Chappes, en Auvergne, les équipes planchent notamment sur des OGM résistants aux maladies.Pour entrer, il faut blouse et sur-chaussures. Un sas sépare ensuite le bâtiment des serres rendues totalement hermétiques. En Auvergne, au coeur d'une France rétive aux OGM, un unique laboratoire de recherche subsiste. La coopérative Limagrain est le 4e semencier du monde avec sa branche Vilmorin, derrière les américains Monsanto, Dupont Pioneer et le suisse Syngenta. Le groupe français brandit l'argument classique des pro-OGM : la production agricole doit progresser de 70 % pour nourrir 9 milliards d'habitants d'ici à 2050. Et il lui en a fallu de la « persévérance » pour continuer à travailler sur des biotechnologies bannies en France, et dont la culture est toujours très limitée en Europe, souligne Rémi Bastien, directeur général de Limagrain Europe. Début mai, le Parlement a interdit la culture du maïs transgénique en France. Paris souhaiterait revoir les procédures d'autorisation de cultures transgéniques dans l'UE afin que chaque État soit libre de les interdire. Mais, justifie Rémi Bastien, un groupe à vocation internationale ne peut pas passer à côté de cette technologie qui pèse 175 millions d'hectares dans le monde.

Destruction à la vapeur

Ici, à Chappes, sont testés 10.000 plants par an, en maïs essentiellement. L'air, l'eau, les végétaux, les déchets : rien n'est rejeté dans la nature sans avoir, au préalable, subi un traitement de choc pour éviter toute dissémination dans la nature. « Les plantes sont détruites sous une cloche de vapeur », explique le chercheur Jacques Rouster. Et « les évaluations agronomiques en plein champ sont réalisées aux États-Unis », s'empresse-t-il d'ajouter. À Chappes, les équipes planchent sur des OGM résistants aux maladies et aux ravageurs mais aussi sur des OGM adaptés à des situations de sécheresse. Limagrain, qui consacre 13 % de son chiffre d'affaires à la recherche (188 millions d'euros par an), voudrait aussi développer, d'ici à cinq ans, un maïs non OGM résistant aussi au stress hydrique sélectionné par génotypage. Le génotypage permet d'isoler certaines caractéristiques d'une variété à partir de sa carte d'identité génétique. Les détracteurs des OGM relèvent, eux, que leur innocuité n'a jamais été prouvée.

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