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Thursday, November 08, 2012

Les vieux rats américains nourris aux OGM se portent comme un charme - Afis - Association française pour l'information scientifique


An alternative to the Séralini study: American old rats fed GMOs

par Alain de Weck, AFIS,( an English version of his suggested solution is given below)

Les controverses scientifiques ne sont pas une nouveauté mais ce qu’il faudra bien désormais citer comme « l’affaire Séralini » est certainement unique. En l’espace de quatre semaines, un article scientifique publié dans une bonne revue à comité de lecture a tout d’abord, suite à une campagne médiatique organisée par ses auteurs, attiré l’attention du monde entier et ravivé une peur irrationnelle des aliments OGM dans l’opinion publique. En cinquante ans de vie scientifique professionnelle, je ne me souviens pas de l’utilisation si bien orchestrée d’une publication prétendue scientifique à des fins sociologiques ou politiques.

Et pourtant, il n’était pas besoin d’être grand clerc pour s’apercevoir en quelques minutes que l’œuf était pourri et se demander comment une revue scientifique sérieuse avait pu laisser passer un tel article [1,8]. Entre les critiques individuelles de chercheurs professionnels ou de quelques (rares) journalistes scientifiques et les articles de soutien par militants anti-OGM et politiciens, qui, pour la plupart, n’avaient pas lu ni analysé l’article original, il s’est ensuivi une période de grande confusion où les internautes de tout poil s’en sont donné à cœur joie.

Enfin, depuis une semaine, la baudruche s’est dégonflée et l’heure de vérité a sonné. Là aussi, c’est une première. Jamais la condamnation d’un travail scientifique par différents groupes officiels d’experts nationaux et internationaux n’aura-t-elle été aussi unanime et aussi rapide [2-7]1.

Il est donc inutile de revenir en détail sur les multiples critiques selon lesquelles Séralini et al.ont commis ce qui est en science un péché capital : tirer sciemment des conclusions tendancieuses de données sélectionnées. Sur un plan strictement scientifique, l’affaire est liquidée. Selon les critiques anglo-saxons, l’étude Séralini est un « scientific non event » ou « plain rubbish » (nullité, camelote, ânerie) [8].

Mais il n’en ira certainement pas de même sur le plan politique et dans l’opinion publique. Les auteurs et leurs sympathisants anti-OGM continueront à nier l’évidence et à utiliser cette affaire à des fins politiques. Ils ont réussi à jeter le doute sur les effets à long terme des OGM et à poser des questions, en partie légitimes du reste, sur leur évaluation. Pour des raisons plus politiques que strictement scientifiques, de nombreuses voix vont donc s’élever pour réclamer un complément d’études et la répartition, par des chercheurs neutres et indépendants, de l’étude Séralini [6].

Cela est plus facile à dire qu’à faire. Simplement répéter l’étude selon le protocole Séralini et avec le même petit nombre d’animaux ne servirait strictement à rien, puisqu’elle livrerait selon toute vraisemblance des résultats aussi invalides et ininterprétables que la première. Une étude basée sur 50 ou 100 rats par groupe sera extrêmement coûteuse ; il sera difficile de trouver une institution académique pour l’héberger, et les agences de régulation n’ont en général pas l’infrastructure requise. Et comment motiver de jeunes chercheurs à sacrifier trois à quatre ans de leur carrière scientifique pour un projet dont on sait à l’avance que l’issue sera négative (voir ci-dessous) tout en étant refusée par principe par la mouvance anti-OGM ?

Il existe pourtant une alternative, peu coûteuse et rapide. Beaucoup argumentent qu’une expérience de masse existe déjà. Des millions d’américains sont nourris depuis une décennie par du mais ou du soja, qui sont aux USA à 90 % OGM. Or on n’a jamais constaté chez eux une mortalité anormale ou des cancers que l’on puisse relater à l’alimentation OGM. À cela les militants anti-OGM répondent que l’alimentation OGM n’est pas contrôlée et le suivi clinique de la population pas documenté. Dans les cas de l’amiante et de la vache folle, ajoutent-ils, les autorités de santé publique ont aussi mis des années à effectuer les relations de cause à effet.

Mais il existe déjà une population américaine dont l’alimentation , en particulier OGM, est strictement contrôlée et le suivi clinique assuré par des professionnels.

Ce sont en fait les rats de laboratoire, en particulier les vieux rats utilisés dans de nombreuses études sur le vieillissement [9]. Aux USA, le mais ou le soja utilisés pour l’alimentation des rats est depuis 10 ans essentiellement OGM. En Europe, ce n’est pas le cas [8]. Les deux plus grands laboratoire produisant des rats d’élevage aux USA et en Europe, Harlan [9] et Charles River [10] utilisent les mêmes protocoles d’élevage et de suivi et il suffirait donc de comparer les données avec le type d’alimentation pour pouvoir répondre à la seule question importante : l’alimentation OGM à long terme a-t-elle un effet pathologique ?

Je propose donc deux types d’études qui ne devraient pas prendre plus de quelques mois et dont les données existent déjà.

1. Une comparaison, dans les diverses localisations et selon leur alimentation contrôlée, des données biologiques des élevages Harlan et Charles River de diverses souches de rats(par ex. Sprague Dawley, Fischer 344, Lewis etc.) vieillissants de plus d’un an. Le HCB vient du reste d’inaugurer ce type d’enquête en obtenant de Harlan l’information que la souche de rats SD utilisée par Séralini développe 60% de tumeurs mammaires spontanément et en étant nourris sans OGM (6). Cette observation à elle seule invalide l’étude Séralini, puisque les témoins devraient montrer la même fréquence de tumeurs que celle rapportée par Séralini et al. pour les rats SD alimentés avec OGM et/ou Roundup. 2. Plus d’une centaine d’études ont été pratiquées avec des rats âgés de plus d’un an, alimentés de manière contrôlée et d’origine Harlan ou Charles River (9.10). Là aussi des données portant sur plusieurs centaines, si ce n’est milliers de rats, sont en principe exploitables.

Il serait donc possible avec cette approche d’apporter de nombreuses réponses aux questions du public concernant rôle de l’alimentation, en particulier par mais et/ou soja OGM dans l’apparition de tumeurs ou d’autres pathologies en considérant diverses souches de rats. Le nombre de rats impliqués dans une telle étude remplirait certainement les conditions nécessaires pour une statistique incontestable.

Il est à souhaiter que l’une ou l’autre agence saisisse cette suggestion permettant de résoudre rapidement et sans lourde infrastructure la question de base posée par les autorités politiques et l’opinion publique.
Le 25 octobre 2012
Références
[1] De Weck A.L. L’analyse que les relecteurs de Food and Chimical Toxicology auraient dû produire

[2] EFSA. Review of the Séralini et al (2012) publication on a 2-year rodent feeding study with glyphosate formulations and GM maize (NK603) as published on line on 19 Seoetember 2012 in Food and Chemical Toxicology. EFSA Journal, 2102 : 104 (10), 2910.www.efsa.europa.eu/fr/efsajo...

[3] Bundesinstitut für Risikonbetwertung. Studie der Unversität Caen ist kein Anlass für eine Neubewertung von Glyphosat und gentechnisch verändertem Mais NK 603. 1.10.2012.www.bfr.bund.de/de/Presseinf...

[4] European Society of Toxicologic Pathology (ESTP). Executive Committee. Serious inadequacies regarding the pathology data in the paper by Séralini et al. 2012.http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/1...

[5] HCB. Conseil scientifique. Avis en réponse à la saisine du 24 septembre 2012. 19.10.2012. www.hautconseildesbiotechnol...

[6] ANSES. Avis de l ‘Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Envionnement et du Travail. 19.10.2012. http://www.anses.fr/cgi-bin/countdo...

[7] Avis des Académies Nationales d’Agriculture, de Médecine, de Pharmacie, des Sciences, des Technologies et Vétérinaire sur la publication récente de G.E.Séralini et al. sur la toxicité d’un OGM.19.10.2012

[8] Worstall T. Proof perfect that the Seralini paper on GM corn and cancer in rats is rubbish. 21.9.1012. www.forbes.com/sites/timworstall

[9] Harlan Laboratories. Aged rats. 2012. www.harlan.com

[10] Charles River. Catalogue 2012. www.criver.com


1 Voir également : Étude OGM de Gilles-Éric Séralini : les avis des agences et académies


@ Les vieux rats américains nourris aux OGM se portent comme un charme - Afis - Association française pour l'information scientifique:

Google Translation:

An alternative to Séralini study:


American old rats fed GMOs are worn as a charm


by Alain de Weck


Scientific controversies are not new, but it will now include as well "case Séralini" is certainly unique. In the space of four weeks, a scientific article published in a good journal peer-first of all, after a media campaign by the authors drew worldwide attention and rekindled an irrational fear of food GMOs in public opinion. In fifty years of scientific professional life, I do not remember so well orchestrated sociological or political use of a so-called scientific publication.

And yet, there was no need to be a genius to realize that in a few minutes the egg was rotten and wonder how a serious scientific journal could pass such an article [1,8]. Between individual critical professional researchers or some (rare) science journalists and support items by anti-GM activists and politicians, who for the most part, had not read the original article or analyzed, it is ensued a period of great confusion where users of all kinds are given to heart joy.

Finally, last week, the balloon is deflated and the moment of truth has arrived. Again, this is a first. Ever conviction of a scientific work by different groups of officials and international experts will she been as quick and unanimous [2-7] 1 .

It is therefore unnecessary to go into detail on the many criticisms that Séralini et al.committed what is a cardinal sin in science: learning knowingly biased conclusions of selected data. From a strictly scientific, the case is settled. Critics argue that Anglo-Saxon Séralini study is a "non-scientific event" or "plain rubbish" (nullity, junk, nonsense). [8]

But it will certainly not even on the political and public opinion. The authors and their supporters against GMOs continue to deny the obvious and use this case for political purposes.They managed to cast doubt on the long-term effects of GMOs and to ask questions, partly legitimate rest on their evaluation. For reasons more political than strictly scientific, so many voices will rise to demand further study and distribution by researchers neutral and independent study Séralini [6].

This is easier said than done. Simply repeat the study according to the protocol Séralini and with the same small number of animals would do absolutely nothing, since in all likelihood would deliver results as invalid and uninterpretable than the first. A study based on 50 or 100 rats per group will be extremely expensive and will be difficult to find an academic institution to host and regulatory agencies do not generally have the required infrastructure. And how to motivate young researchers to sacrifice three to four years of their scientific career for a project known in advance that the outcome will be negative (see below) while being rejected in principle by the anti-GMO movement ?

But there is an inexpensive and fast alternative. Many argue that mass experience already exists. Millions of Americans are fed by a decade of corn or soybeans, which are in the USA 90% GMOs. But we never found them in an abnormal mortality or cancer that we can relate to GM food. In this anti-GMO activists respond that GM food is not controlled and clinical follow-up of the population not documented. In the case of asbestos and mad cow disease, they add, the public health authorities have also taken years to make the relationship between cause and effect.

But there is already a U.S. population with food, in particular GMOs, is strictly controlled and clinical follow-up provided by professionals .

These are actually lab rats, especially old rats used in many studies on aging [9]. In the U.S., corn or soybeans used to feed rats for 10 years is essentially GMOs. In Europe, this is not the case. [8] The two largest producing laboratory rats breeding in the USA and Europe, Harlan [9] and Charles River [10] use the same protocols and monitoring livestock and therefore sufficient to compare the data with the type of power to answer to the only important question: GM food in the long term she a pathological effect?

I therefore propose two types of studies that should not take more than a few months and the data already exists.

1. A comparison in various locations depending on their diet and controlled biological data offarms Harlan and Charles River rats of various strains (eg. Sprague Dawley, Fischer 344, Lewis etc.). aging over one year. HCB has the rest to open this type of investigation Harlan obtaining information that the strain of rats used by SD Séralini develops 60% of breast tumors spontaneously and being fed GMO (6). This observation alone invalidates the study Séralini because controls should show the same incidence of tumors than that reported by Séralini et al. to SD rats fed with GM and / or Roundup. 


2. Over a hundred studies have been performed in rats aged more than a year, fed in a controlled manner and origin Harlan or Charles River (9.10). Again data on hundreds, if not thousands of rats are in principle exploitable.
It would therefore be possible with this approach to provide many answers to questions from the public about the role of diet, particularly maize and / or GM soy in the development of tumors or other pathologies considering various strains . The number of rats involved in this study certainly fulfill the necessary conditions for a statistical indisputable.

It is hoped that one or the other agency seize this suggestion to resolve quickly and without heavy infrastructure the basic question posed by the political authorities and the public.
October 25, 2012



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