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Thursday, November 01, 2012

A l’Editeur de la revue Food Chem.Toxicology: pour demander un ré-examen sérieux du récent article de Seralini et al.


« Nous vous écrivons, Monsieur l'éditeur en chef, pour demander un ré-examen sérieux du récent article de Seralini et al. Prétendant que l'origine des tumeurs chez des rats seraient le résultat de leur consommation de maïs issus de cultures améliorées par biotechnologie. (Seralini, G.-E. Et al. Toxicité à long terme d'un  herbicide Round up et d'un maïs génétiquement modifié tolérant au Round up.  Food Chem. Toxicology (2012) http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/50278691512005637

Vous êtes certainement conscient que l'utilisation de méthodes moléculaires pour améliorer les plantes, appelées maintenant OGM, est toujours un sujet très controversé dans le monde malgré l'absence de preuves, à ce jour, de leur nuisance pour l'homme, l'animal et l'environnement. Les conclusions de l'article de Séralini et al. sont en contradiction avec une grande partie de la littérature sur le sujet, passé récemment en revue dans votre journal par Snell et al. (2012) sous le titre « Evaluation de l'impact sur la santé  d'essais à long terme et multi-générationnels d'alimentation d'animaux avec des plantes OGM : Revue de la littérature »  Food Chem. Toxicol. 50:1134.

Cet article a été analysé par des corps scientifiques sérieux dont l'Académie nationale des Sciences US et la Royale Society ainsi que la récente revue de 25 ans de recherches sur la sécurité bio des OGM qui concluent ensemble qu'il n'y a aucun impact négatif sur la santé attribuable spécifiquement à l'utilisation de méthodes moléculaires dans l'amélioration des plantes. De plus l'herbicide glyphosate qui affecte une enzyme présente dans les plantes mais pas chez les animaux a un temps limité de présence dans l'environnement et une longue histoire d'utilisation saine comme c'est le cas pour la bactérie Bacillus thuringiensis dont le gène dit Bt a été transféré à de nombreuses plantes pour les rendre résistantes à certaines sortes d'insectes nuisibles.

Seralini et al. font l'extraordinaire découverte que les rats nourris avec du maïs génétiquement modifié, avec ou sans glyphosate, développent des tumeurs plus précocement au cours de leur vie et meurent plus tôt en comparaison  avec les témoins, attribuant l'augmentation de la morbidité et de la mortalité à la consommation du maïs génétiquement modifié avec herbicide. De telles affirmations  doivent être basées sur des preuves solides et nombreuses car elles causent et ont vraiment causé une frayeur généralisée.
Comme expliqué plus loin cette étude ne fournit pas de preuves solides pour soutenir ses revendications. Les failles dans l'étude sont si évidentes que l'article n'aurait pas dû passer à travers la critique. Nous trouvons révoltant qu'un journal ayant la réputation considérable de FTC ait  favorisé  une telle science de bazar construite par des auteurs militants dans l'intention claire d'effrayer et de tromper pour tenter d’imposer leur point de vue.
Etant donné l'importance de la capacité des méthodes moléculaires modernes de l'amélioration des plantes à augmenter l'approvisionnement mondial en aliments et à diminuer les impacts environnementaux nuisibles de l'agriculture conventionnelle, nous vous prions de soumettre l'article à une nouvelle critique rigoureuse par des experts appropriés et de le retirer rapidement s'il ne correspond pas aux standards scientifiques de conception et d'analyse largement répandus comme nous pensons qu'il manque à la faire.
Nous vous faisons cette demande de revoir cet article parce qu'il omet de suivre les standards scientifiques et éthiques habituels à plusieurs égards :

ñ Le concept expérimental est défaillant, il utilise beaucoup moins d'animaux par traitement (10) que la directive de l'OCDE ne le recommande, mentionnée (mais non citée) dans l'article (N = 50  voir http.www.oecd/science/biosafety-biotrack/42470554.pdf
ñ Le lecteur n'est pas informé que les rats utilisés dans l'étude, des rats Sprague – Dawley recevant des rations ad libitum, présentent un développement de tumeurs de façon très régulière ce que l'article rapporte, contaminant la tentative des auteurs de lier les tumeurs observées avec certains composants spécifiques de la ration. Il existe une abondante littérature sur ces rats et leurs réponses à des rations ad libitum / restrictives que les auteurs citent d'une manière incomplète et entièrement trompeuse.
ñ L'expérience manque de contrôles appropriés (seulement 50 individus nourris avec une ration restreinte différente des rations testées par la seule absence d'ADN ajouté). Une expérience sérieuse aurait inclus également une ration témoin, par exemple dérivée du maïs organique)
ñ Des tests statistiques inappropriés et non standards ont été utilisés, rendant incompréhensibles toute interprétation des résultats présentés. Des tests statistiques sérieux de données brutes pour déterminer si les différences sont significatives statistiquement doivent être utilisés et pas de simples comptes rendus de pourcentages ou de tests hors sujet et exotiques sans valeur (OPLS -DA)
ñ Des détails cruciaux tels que la quantité d'aliments consommée par chaque rat sont absents, rendant impossible d'établir toute relation dose/réponse.
ñ La composition de la ration témoin (non génétiquement modifiée) ainsi que  les détails sur la méthodologie de préparation de l'aliment n'ont pas été donnés.
ñ Les animaux n'ont pas été euthanasiés à un moment permettant d'éviter souffrances et douleurs inutiles, comme stipulé par les 2 directives US et européenne sur la recherche animale.
ñ Les données complètes et secondaires ont été diffusées, non partagées avec d'autres scientifiques comme il est demandé par la politique de publication d'Elsevier : les auteurs sont priés de donner les données brutes en relation avec leur article pour la critique éditoriale et doivent se préparer à en fournir l'accès au public (en accord avec la déclaration ALPSP – STM sur les données et les bases de données) si possible et doivent garder ces données pendant une période raisonnable après leur publication.

Merci par avance pour votre considération
Meilleures salutations

Signataires en France »

Philippe Joudrier  Directeur de recherche honoraire INRA,
Yves Lespinasse, directeur de recherche honoraire INRA,
Michel Dron ,Professeur Université Paris Sud,
Joel Guiard ,Ingénieur de recherche INRA
François Boulineau ,Ingénieur de recherche INRA
Francis Quétier ,Professeur Emérite Université  d'Evry Val d'Essonne
Georges Pelletier ,Directeur de recherche Emérite INRA
Yvette Dattée,Directeur de recherche honoraire INRA
André Gallais ,Professeur Emérite AgroParistech
Patrice Desmarest ,Membre de l’académie d’agriculture
Jean Louis Prioul,Professeur Emèrite Université Paris Sud

Georges PERIQUET,Professeur Université de Tours
Dominique Job,Directeur de recherche émérite au CNRS
Yasmine Zuily Fodil professeur émérite université Paris Est-Créteil
Françoise Corbineau, Professeur Université Pierre et Marie Cur
Jean-Claude PERNOLLET, Membre de l'Académie d'agriculture de France,Directeur de recherche honoraire de l'INRA
Hubert Laude Directeur de recherche INRA
Pierre Devaux Membre de l’académie de l’agriculture

Gérard Corthier Directeur de Recherches INRA

Hubert de Rochambeau ,Directeur de recherche à l'Inra.
Dusko Ehrlich ,Directeur de Recherche INRA
Alain Cadic Ingénieur de recherche honoraire à l’INRA
Jean .François . Ledent,Professeur émérite,Université catholique de Louvain
Christian Férault ,Directeur de recherche honoraire de l’INRA
Marc Van Montagut Président de la Fédération Européenne de Biotechnologie (EFB) et Chairman IPBO (Institute Plant Biotechnology Outreach) a VIB (Flemish Institute Biotechnology) Institute
Christian Lévèque  Directeur de Recherche  émérite IRD,vice président de l'Académie d'Agriculture
Jean Claude Mounolou Professeur honoraire Université Pierre et Marie Curie

Stanislas Lewak Professeur . emerite de l'Universite de Varsovie,
Jean François Morot Gaudry ,Directeur de recherche honoraire INRA
Dominique Planchenault ,membre de l’académie de l’Agriculture
Claude Monnier membre de l’académie de l’Agriculture
Alain Coléno,Directeur de recherche honoraire INRA

Georges Bernier Membre de l'Académie royale de Belgique, Classe des Sciences

Jean Nöel Plages ,Directeur de recherche honoraire Limagrain

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